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Les publications collectives

“The Uplands of Reunion Island, a fabled and fabulous expanse” could equally well have been the title of the present work, which has brought together historians and geographers of the University of Reunion in a joint study of this little-known part of Reunion’s territory; one which has remained on the margins of development and which interests few people other, perhaps, than those who live there by choice or obligation, far from the comfort and modernity of the cities.
It may seem convenient to define the Uplands by opposition to the developed Lowlands of the island, or by orography, but this is a reductive approach which belies their complex nature. This expresses itself through an environment of exceptional richness which in 2010 won over UNESCO’s World Heritage Committee, through the courage of men in the face of nature, in an outstanding cultural heritage, and through the intimate relationship between the inhabitants and the land. From the “maroon” slaves who found refuge in the heights of the interior, to today’s “Diagonale des Fous” ultra-marathon, the marks of men’s excesses as well as their tenacity have been stamped on the territory.
Long seen as inhospitable, mysterious and frightening, the Uplands now constitute an attraction and a source of expectations in terms of identification and development. The change of perspective has taken place, for Reunion, in a context of globalization and a search for new development options, notably tourism, with the promotion of its cultural values and the authenticity of its societies and territories.
By offering a relatively thorough overview of the different features of the Uplands, beyond their mere physical characteristics, this book seeks to convey the originality of the area through its patient construction, its evolving representation, its landscapes, its identitary roots and its utilizations, old and new. The book also addresses the prospects of integrating the Uplands in Reunion’s regional development and readjustment strategy. The wealth of approaches will certainly appeal to students, researchers and any person eager to discover the “civilization of the Uplands” in its environment.

Jean-Michel JAUZE is Professor of Geography at the University of Reunion, where he is dean of the the faculty of literature, language and humanities. He has published several works on Reunion and the Mascarenes: Rodrigues la troisième île des Mascareignes (1998), Villes et Patrimoine à La Réunion (2000), Inégalités et spatialité dans l’océan Indien (joint ed. J.L. Guébourg 2005), L’île Maurice face à ses nouveaux défis (2008), Géographes et Historiens dans la compréhension et la gouvernance des espaces et sociétés de l’océan Indien (joint ed. Y. Combeau 2009).

"Les Hauts de La Réunion, espaces publics, espaces fabulés, espaces fabuleux", aurait tout aussi bien pu être le titre de cet ouvrage réunissant historiens et géographes de l'Université de La Réunion dans un regard collectif sur cette partie du territoire réunionnais méconnu, en marge du développement, intéressant peu, sauf peut-être ceux qui, par choix ou par obligation, y vivent, loin du confort et du modernisme des villes.
En offrant un aperçu relativement complet des différentes facettes identifiant les Hauts, au-delà de leurs seules caractéristiques physiques, cet ouvrage tente de traduire l'originalité des lieux au travers de leur patiente construction, de l'évolution de leurs représentations, de leurs paysages, de leurs ancrages identitaires, de leurs utilisations anciennes et nouvelles.
Il aborde également leurs perspectives d'intégration dans la stratégie d'aménagement et de rééquilibrage du territoire réunionnais. La richesse des approches saura certainement intéresser étudiant, chercheur, et toute personne avide de découvrir cette "civilisation des Hauts" dans son environnement.

Jean-Michel Jauze
Éditeur : Université de La Réunion
isbn : 978-2-36247-013-4

Maurice et ses nouveaux défis

Destination touristique tropicale par excellence dans l'océan Indien, l'île Maurice est un petit Etat qui tente courageusement de se maintenir sur l'échiquier international. Fort de ses succès économiques passés - le fameux « miracle mauricien » à partir du boom du textile dans les années 80, le décollage de la Zone Franche, l'essor du tourisme - le pays affiche une solide volonté de s'ouvrir au monde et de « jouer dans la cour des grands ».
Mais, l'érosion progressive des avantages structurels et conjoncturels, bases du modèle, questionne l'avenir. Renchérissement du coût de la main-d'œuvre, remise en cause des accords commerciaux et des débouchés préférentiels par la libéralisation des marchés, industrie textile en perte de compétitivité, baisse programmée des prix du sucre, réapparition du chômage, croissance démographique soute- nue... s'imposent comme autant d'épreuves.
Mais Maurice sait aussi étonner par sa réactivité et sa capacité à innover dans de nouveaux domaines. Certains secteurs, à l'instar du Global Business (offshore), ont été explorés avec succès, d'autres parais- sent très prometteurs : Cyber-île, Integrated Resort Scheme, Sea Food Bub, Duty Free Island. Cet ouvrage qui réunit les contributions d'une vingtaine de chercheurs d'horizons variés dresse un état des lieux de la situation actuelle, en mettant l'accent sur les défis que le pays doit relever dans sa « marche en avant ».

Jean-Michel JAUZE
Paris : L'Harmattan, Université de La Réunion, 2008. 382 p., format 16 x 24 ISBN : 978-2-296-05037-2

Le Cahier d’Outre-Mer n° 245 est consacré aux Mascareignes, patronyme qui réunit les îles de la Réunion, de Maurice et de Rodrigues et a été coordonné par l’Institut de Géographie (J.M. Jauze) de l’Université de la Réunion. Le tourisme, l’aménagement et le développement local en sont les thèmes principaux, avec les articles ou notes de F. Folio (Réalités et singularités du tourisme réunionnais : entre utopie et motifs d’espoirs), de J.-M. Jauze ( Integrated Resort Scheme (IRS) : nouveau souffle pour l’économie mauricienne ou enclaves dorées pour résidents fortunés ? ; Bel-Ombre (Maurice) : un village sucrier à l’ère du tourisme intégré), de C. Germanaz (Sur les pas de Jean Defos du Rau : Cilaos (1956 – 2008), de R. Cally (L’origine géographique, quel atout pour les produits de La Réunion ?), de T. SIMON (Rodrigues « par les textes » : paysages écrits et perçus), de T. Simon et J.-C. Notter (Les « îlets » : enjeux pour un « archipel » au cœur de La Réunion) et de G. Baronce (Saint-Denis de La Réunion, l’éléphant urbain). Un Compte-rendu sur « L’île Maurice face à ses nouveaux défis » complète ce numéro.

Editeur : PU Bordeaux (19 octobre 2009)
Langue : Français
ISBN-10: 2867815444
ISBN-13: 978-2867815447
Dimensions du produit: 24 x 16 x 1 cm

Sur le globe, l'océan Indien, longtemps dénommé Mer des Indes ou océan Oriental, est un espace impressionnant (75 millions de km2) où se retrouvent nombre d'îles et de pays bordiers. De l'Afrique à l'Australie, de la péninsule arabique à l'océan austral, les terres et les sociétés indocéaniques constituent les objets d'études de la collection qui débute avec ce premier livre.

Depuis plusieurs années, les historiens deu Centre de Recherches sur les Sociétés de l'océan Indien (CRESOI) et les géographes du Centre de Recherches en Géographie de l'Université de La Réunion (CREGUR), réunis au sein de l'équipe de recherches "Océan Indien - Espaces et Sociétés", ont fait de l'océan Indien le coeur de leurs travaux universitaires. Ils valorisent, avec ce présent ouvrage, une série d'études provenant du "Grand Séminaire de l'océan Indien", tenu en octobre 2009 à l'Université de La Réunion.

Différents territoires ont été visités : La Réunion et Maurice, bien entendu, mais aussi, Madagascar, les Comores, le Mozambique, l'Afrique du Sud, l'Inde... Les approches et les analyses proposées s'organisent autour de plusieurs thématiques : patrimoine, identité, tourisme, urbanisation, risque, énergie, histoire, politique, colonisation, décolonisation, sociétés, environnement, cultures, territoire, intégration régionale.

Les îles et pays bordiers de l'océan Indien montrent des niveaux de développement, des économies, des populations, des organisations politiques, des conditions physiques dissemblables. Ces différences qui tiennent à de multiples facteurs se déclinent surtout en termes d'inégalités : dans le revenu par habitant, dans les ressources, dans l'espérance de vie, dans l'accès au savoir et aux soins, dans l'aménagement et le développement des territoires, dans l'aide au développement, dans l'insertion mondiale. Ces disparités s'inscrivent dans l'espace géographique à différentes échelles. L'objectif de cet ouvrage (issu d'un colloque international) est de les lire à l'intérieur des trois cercles formés par La Réunion, les pays de la COI, les autres îles et pays bordiers de l'océan Indien, à partir de sensibilités disciplinaires différentes.

Jean-Michel JAUZE et Jean-Louis GUÉBOURG
Paris : L'Harmattan, Université de La Réunion, 2005. 422 p., format 16 x 24 ISBN : 2-7475-9109-3

En 2003, le CREGUR, le laboratoire de cartographie appliquée, et l'INSEE ont publié un atlas thématique de La Réunion. La dernière parution de ce type remontait à 1980. C'est dire l'attente du monde enseignant, des élèves et étudiants mais aussi des acteurs du monde socio-professionnel pour la réactualisation des grands concepts caractérisant notre Île. Cet atlas se veut original et novateur à plus d'un titre :

  • d' une collaboration scientifique entre plusieurs laboratoires de l'université et l'INSEE.
  • de l'exploitation des toutes récentes données du recensement général de population.
  • de la mise en œuvre de la BD TOPO de l'IGN, base de données numérique et géographique.
  • d' un appui scientifique sur des travaux de recherche récemment publiés.

Quelques liens qui évoquent l'ouvrage :
Un article dans Mappemonde
Un article de Christian Bouchard paru dans les cahier de Géographie du Quebec
Atlas Geographique Informatisé Régional: (La Réunion dans le Bassin India-océanique, problématique du Chapitre 5 de l'Atlas dirigé par Pr. Francois TAGLIONI ).

Pour naviguer dans quelques planches de l'atlas, cliquez sur la couverture!

Après « Propos géographiques sur le Sud-Ouest de l’océan Indien » en 1999, ce second numéro « spécial Géographie », consacré aux « Espaces, Sociétés et Environnements de l’océan Indien », s’inscrit dans la continuité et acte un rendez-vous désormais pris par les Géographes du CREGUR (Centre de Recherches et d’Études en Géographie de l’Université de La Réunion) avec le public, qu’il soit scientifique et intéressé par la recherche en Sciences Humaines ou simplement avide d’espace et désireux d’acquérir une meilleure connaissance de la sphère india-océanique.
Les Géographes du CREGUR trouvent naturellement leur place dans ce cadre général, ils y ont depuis longtemps défini leurs marques en déclinant, selon leur spécialité, les concepts familiers d’« espace » et de « société », à partir de problématiques touchant à l’aménagement du territoire, à la coopération régionale, à l’organisation des espaces insulaires, à l’urbanisation, au tourisme, au patrimoine, à l’interculturalité, aux réseaux sociaux, à la géopolitique, aux problèmes environnementaux, au développement durable. Ce numéro de Travaux & Documents est donc l’occasion pour les chercheurs du CREGUR de montrer la richesse et la vitalité des travaux menés au sein de leur laboratoire. Ces derniers, axés sur les réalités des terrains étudiés, se situent au cœur des débats sur l’avenir des espaces, sociétés et environnements du bassin india-océanique et, à ce titre, participent à leur meilleure gestion, dans une perspective de durabilité devenue chère à tout un chacun.
Ce second numéro a tenté de combler une « lacune » qui avait été soulignée lors de la parution de « Propos géographiques sur le Sud-Ouest de l’océan Indien », à savoir, l’absence d’articles sur l’île Maurice et sur Madagascar (cf. compte rendu de lecture paru dans Cahiers de Géographie du Québec, vol. 44, numéro 123). On pourra donc y trouver des contributions sur La Réunion, Maurice, Madagascar, Les Seychelles, Singapour, l’Afrique du Sud et l’ensemble de l’espace india-océanique. Il reste cependant encore du chemin à parcourir et on est loin d’avoir épuisé les potentialités offertes par un terrain aussi riche en termes d’espaces et de thématiques, où ne se sont aventurés que quelques rares pionniers, comme Jean-Louis Guébourg (« Petites îles et archipels de l’océan Indien »). Mais, l’étendue de ce champ géographique est aussi l’assurance de nouvelles perspectives, autant pour les chercheurs qui ont commencé à l’explorer que pour ceux qui viendront grossir l’équipe du CREGUR.
Les thèmes abordés dans le présent numéro sont multiples, à l’image du laboratoire ayant opté dans son recrutement pour la complémentarité des compétences. La présentation adoptée privilégie la dimension spatiale pour des raisons de commodité. Une entrée thématique, autre possibilité, aurait permis de faire émerger les axes suivants :
l’urbanisation, avec les articles de Joël Ninon sur la dynamique périurbaine à La Réunion, de Jean-Michel Jauze sur les déséquilibres de l’urbanisation du territoire mauricien, de Marie-Annick Lamy et Fabrice Folio sur la ville nouvelle portuaire de Richards Bay (Afrique du Sud) et de Jean-Hugues Hoarau sur l’armature urbaine du Cap de l’Ouest (Afrique du Sud) ;
l’aménagement du territoire, au travers d’une analyse critique de la réflexion prospective menée dans le cadre réunionnais (Gilles Lajoie) et d’un regard porté par Gabriel Rabearimanana sur l’ampleur et les enjeux du déséquilibre de l’espace malgache ;
le tourisme, dont Guy Fontaine présente le fonctionnement à Singapour, espace surtout connu pour être une plaque tournante du commerce du sud-est asiatique ;
la politique, présente dans les articles de Jean-Louis Guébourg qui dresse un tableau de l’évolution des Seychelles, de l’État révolutionnaire socialiste de 1977 à l’actuelle République plus libérale, et de Wilfrid Bertile qui analyse les conséquences de la récente crise malgache de 2002 ;
la géopolitique, avec la contribution de François Taglioni qui aborde le difficile exercice de la coopération régionale dans l’ère de la francophonie india-océanique, et celle de Thierry Simon qui analyse par grands ensembles régionaux la répartition de l’aide publique au développement ;
les risques naturels, que Virginie Cazes explore, en termes d’enjeux de société, dans les archipels de l’océan Indien.

Ayant été à l’origine du premier numéro de Travaux & Documents « spécial Géographie », nous sommes particulièrement heureux de pouvoir présenter ce second numéro, qui consacre une dynamique de travail en équipe ne pouvant que profiter à la recherche géographique et à sa valorisation.

Jean-Michel JAUZE
Professeur de Géographie

La présente publication s’inscrit dans l’ensemble des travaux menés conjointement par le CREGUR (Centre de Recherches et d’Etudes en Géographie de l’Université de La Réunion et le CRESOI (Centre de Recherches sur les Sociétés de l’océan Indien. Ensemble, ils forment l’Equipe d’Accueil 12 de l’Université de La Réunion. Une équipe dont l’intitulé fédérateur « Espaces et Sociétés de l’océan Indien » encadre les thématiques des enseignants-chercheurs.
Le CREGUR étudie les sociétés india-océaniques sous l’angle du jeu des échelles d’emboîtement des sphères de pouvoirs et d’activités, et analyse les évolutions structurelles ainsi que les changements qui affectent les sociétés. Les principaux axes de sa recherche sont : l’organisation de l’espace et l’aménagement du territoire, la géopolitique de l’océan Indien, le patrimoine et la culture, la géographie de l’environnement naturel, l’urbanisation, le tourisme.
Dans le renouveau des sciences humaines, le CRESOI a défini une politique de recherches pluridisciplinaires autour d’une approche historique des sociétés de l’océan Indien. Ses travaux portent sur plusieurs champs de la recherche : colonisation et décolonisation, esclavages et mémoires, histoire politique et culturelle du temps présent, relations internationales (océan Indien - Afrique - Europe), tourisme -sport et loisir, insularités, patrimoines et cultures régionales.
Les deux centres mènent en commun (enseignements, recherches, publications, directions de thèses, colloques…) plusieurs thématiques. Il en est ainsi de l’axe central de la géographie et de l’histoire du tourisme, ou encore des études sur le patrimoine. La traduction la plus récente, et la plus réussie, est le colloque d’octobre 2003 « Tourisme dans les départements d’Outre-Mer ». Ce partenariat se lit aussi au travers de la coopération universitaire au sein du projet de Master « Histoire et Géographie de l’océan Indien ».
La dernière publication scientifique sur La Réunion réunissant les contributions d’universitaires date de 1996 (La Nouvelle Réunion : coordination W. Bertile - Département de La Réunion). En réalisant ce numéro de Travaux & Documents, les deux centres de recherches ont souhaité proposer un état actuel de connaissance au travers de ces quatorze articles sur l’histoire et la géographie de La Réunion. Cette publication s’adresse à un large public. Elle a aussi pour ambition de devenir un référent pour les étudiants engagés dans un cursus d’histoire et de géographie.
Ce numéro centre les regards et les questionnements des historiens et des géographes sur le temps et l’espace de la société réunionnaise.
Les articles consacrés à l’approche historique ont pris le parti d’un découpage chronologique afin de dégager les principales périodisations des origines au temps présent. Ils abordent ainsi l’histoire de l’esclavage, la société de plantation, l’économie sucrière, la naissance de la République, les questions de la mémoire, les années du gouvernement de Vichy et la première phase de la vie politique du jeune département.
L’approche géographique privilégie une démarche thématique en relation avec les spécialités des auteurs. On pourra ainsi lire des contributions sur la typologie des éruptions du Piton de la Fournaise, l’évolution des littoraux, l’urbanisation du territoire, les évolutions socio-économiques et démographiques, le tourisme, l’impact des DCP sur l’activité halieutique, le statut de région ultrapériphérique européenne de La Réunion.
Nous ne pouvons que nous féliciter de cette collaboration entre historiens et géographes qui est un pas de plus dans le rapprochement des deux disciplines pour une meilleure connaissance de la société et de l’espace réunionnais.

YVAN COMBEAU
JEAN-MICHEL JAUZE

Ecrire une Géographie de Madagascar n’est, à coup sûr, pas chose aisée, tant la diversité, l’immensité et les difficultés du terrain déconcertent. Tel n’était d’ailleurs pas l’objectif fixé par ce numéro de Travaux & Documents qui se veut être un simple recueil des travaux les plus récents sur la Grande-Ile, de géographes et apprentis-géographes, en grande majorité de l’Université d’Antananarivo. Les productions géographiques récentes sur Madagascar sont, en effet, assez rares, alors que par ailleurs, la recherche y foisonne et que des travaux de valeurs ne sont pas publiés. Cette approche, nécessairement incomplète, est marquée par la diversité des thèmes abordés, des méthodes d’analyse et des terrains observés. On peut toutefois en proposer une lecture régionale.
Sur les huit articles présentés, quatre s’intéressent aux Hautes Terres Centrales : James Ravalison dresse un tableau morphogénétique des alvéoles du bassin supérieur du Mania, en mettant l’accent sur la diversité des paysages et leur évolution sous la pression des contraintes sociales et agricoles ; Simone Randriamanga et Ravoniarijaona Vololonirainy s’appuient sur l’imagerie satellitale pour, respectivement, mettre en évidence et observer les changements affectant le milieu naturel dans le bassin versant de la Sahasarotra (secteur de Mangatany), dresser un état des lieux et des principaux facteurs de la déforestation de la forêt d’Anjozorobe, un des vestiges de la zone éco-floristique des Hautes Terres ; Maholy Rabemanambola, observe, depuis l’époque des royaumes, les permanences et changements socioéconomiques de la cuvette intramontagnarde de Vinaninony (Vakinankaratra), la plus haut-perchée de la Grande-île.
Cette production plus importante de travaux sur les Hautes Terres Centrales s’explique sans doute par la proximité géographique des terrains d’observations pour les géographes de l’Université d’Antananarivo mais, également, par un dynamisme plus fécond des recherches menées sur les montagnes. Nous en voulons pour preuve, la tenue, en 1997, du IVe Colloque International de l’Association pour les Montagnes Africaines (AMA) , ou encore, les contributions à l’occasion de l’Année Internationale de la Montagne, en 2002 .
Les quatre autres articles sont des coups de projecteurs sur des problèmes centraux de l’aménagement régional, que les auteurs resituent dans la problématique du développement nationale. Gabriel Rabearimana porte ainsi un regard critique sur le découpage administratif du territoire malgache, en démontrant la nécessité d’une réorganisation centrée sur la réalité régionale de Majunga, dans une optique de développement du Nord-Ouest ; Thierry Caligaris analyse l’armature urbaine de la province Nord d’Antsiranana, la plus urbanisée, après celle d’Antananarivo ; Céline Ratovoson étudie les potentialités de la côte Est (côte du palissandre), dans une perspective de durabilité et dans un nouveau contexte où le tourisme est considéré comme une solution alternative au développement économique ; enfin, l’article de Hodialisoa Dabe Rakotonavalona est une interrogation sur la fragilité de l’écosystème de la mangrove, face à une activité crevetticole en pleine expansion sur la côte ouest.
Ce rapide tour d’horizon, laisse comme on le voit, la moitié sud du pays (les provinces de Toliara et de Fianarantsoa) dans l’ombre. On peut toujours le regretter, mais, c’est aussi, une façon de rappeler l’étendue du terrain malgache et de solliciter d’autres participations, dans la perspective de combler ce vide. Car, il faut le souligner, ce numéro de Travaux & Documents est aussi une concrétisation du rapprochement qui s’est effectué depuis quelques années entre le Département de Géographie de l’Université de La Réunion, le Centre de Recherches et d’Etudes en Géographie de l’Université de La Réunion (CREGUR), et le Département de Géographie de l’Université d’Antanarivo, collaboration que nous espérons la plus durable et la plus fructueuse possible.

Jean-Michel JAUZE

Les littoraux, continentaux ou insulaires, attirent l’attention. Leur situation d’interface leur confère une certaine exceptionnalité qui se mesure autant à leur dynamisme, à travers les importantes concentrations d’hommes, d’activités et de flux qui les animent, qu’à la multiplicité des problèmes qui les touchent.
Les littoraux insulaires occupent sans doute une place encore plus grande, en raison de particularismes. L’insularité d’abord, qui en fait des lieux communicants entre « l’intérieur » et « l’extérieur », fonction qui nécessite certains équipements spécifiques (port, aéroport). L’exiguïté ensuite, qui amplifie les effets de l’action humaine (pollutions, dégradations) ou naturelle (cyclones, raz-de-marée). L’histoire du peuplement et de la mise en valeur, qui modèle les économies et les sociétés (de plantation, de pêcheurs-cultivateurs) dans des environnements particuliers, générant des structures spatiales récurrentes. La charge symbolique enfin, qui emprunte tout à la fois à la représentation et au rôle de cet espace dans le territoire.
Porteur de développement, le littoral insulaire est donc au centre d’enjeux multiples, conflictuels, et entre dans un système de relations complexes où s’emboîtent échelles locale et globale. Ces enjeux se dessinent au travers des dynamiques de concurrence ou de complémentarité, à l’œuvre pour son appropriation et son usage, confrontant acteurs publics et privés, intérêts locaux et internationaux.
À l’instar de tous milieux fortement anthropisés, les écosystèmes littoraux, particulièrement fragiles, sont soumis à rude épreuve. Des paysages humanisés se substituent progressivement aux formations naturelles, reléguées à l’état de reliques. Des mutations s’observent également dans les économies et les sociétés, tiraillées entre développement local et mondialisation, entre tradition et modernité.
Le présent numéro de Travaux & Documents, propose une approche des littoraux de La Réunion et de la Martinique, au travers de quatre thèmes : l’urbanisation, le tourisme, les paysages, l’environnement. Si la distance qui sépare ces deux îles explique sans doute le peu de relations qu’elles entretiennent entre elles, une communauté de facteurs, historiques, politiques, socio-économiques, physiques, et de destin, autorise pourtant la comparaison, démarche toujours riche d’enseignements.
Les dynamiques d’urbanisation et leurs conséquences (Joël Ninon, Jean-Michel Jauze, Michel Desse), montrent que ces îles sont confrontées aux mêmes problèmes de déséquilibre interne et de surinvestissement de leurs littoraux par les activités, l’habitat, les équipements, et l’urgence d’une gestion raisonnée. Le phénomène de littoralisation dans ces économies insulaires est fortement soutenu par le déploiement des activités touristiques, même si les potentialités et les problématiques ne sont pas les mêmes (Guy Fontaine, Olivier Dehoorne). Fonction résidentielle et activités se partagent un territoire exigu, transformant en profondeur les paysages originels (Thierry Simon, Pascal Saffache — Yohan Pélis), fragilisant les écosystèmes (Philippe Joseph), dans un environnement soumis à d’importants risques (David Lorion — Nicolas Villeneuve, Pascal Saffache — Yohan Pélis), ce qui pose le problème de leur protection.
Cette approche est forcément incomplète, des axes intéressants n’ont pas été abordés : les équipements, les réseaux, les relations « intérieurs/extérieurs », l’évolution des sociétés dont certaines, à l’instar de celle des pêcheurs, complè-tement déstabilisées par l’économie moderne, la diminution des ressources, des conditions de travail plus difficiles, ont disparu ou sont en sursis. Les normes éditoriales de la revue imposaient certaines limites, mais qu’à cela ne tienne, les bases sont jetées d’une prometteuse collaboration entre chercheurs de l’océan Indien (CREGUR) et ceux de la Caraïbe (GÉODE Caraïbe).
Cette publication, dont l’idée est née de la rencontre de deux Géographes, Pascal Saffache (Université des Antilles et de la Guyane) et Jean-Michel Jauze (Université de La Réunion), à l’occasion des XIe Journées de Géographie Tropicale en Martinique (7-10 novembre 2005), est un exemple concret, outre l’intérêt scientifique immédiat, de tout le profit que l’on peut tirer de ce type de manifestation, et rappelle aussi que notre discipline est avant tout une affaire d’hommes, de bonne volonté, qui, par-delà les océans et les continents, acceptent de croiser leurs regards et d’échanger, sur l’objet d’une passion partagée, l’espace géographique.

Pr. Jean-Michel JAUZE

Actes de colloques

À l’heure où le développement durable est désormais ancré dans de multiples sphères scientifiques, économiques et politiques, cet ouvrage interroge les spécificités avérées ou supposées de ce concept dans les petits espaces insulaires (PEI). Suite aux objectifs fixés lors du Sommet de la Terre de Rio (1992) renouvelés lors de la Conférence de Maurice (2005), les thèmes du tourisme durable, des ressources côtières et marines, de la biodiversité, de l'énergie et des changements climatiques en milieu insulaire s’inscrivent en effet parmi les préoccupations permanentes des gouvernements concernés et des organisations internationales.
Loin de présenter un modèle générique ou une solution unique, cet ouvrage collectif analyse les possibilités de préserver ces espaces fragiles en fonction de leurs spécificités physiques, géographiques, politiques, socio-économiques, culturelles… Les entrées de l’ouvrage sont multiples, consacrées à des terrains et des problématiques variés et complémentaires. Des Açores à la Réunion, des Antilles aux Baléares, qu’elles soient riches ou pauvres, situées au Sud ou au Nord, indépendantes ou reliées à une lointaine métropole, les îles sont ici décrites dans toute leur variété, apportant des éléments concrets de réflexion sur les perspectives de mise en œuvre du développement durable dans les PEI.


2011 Ed. : IRD, Coll. : Objectifs Suds Format 15 x 24 cm ISBN : 978-2-7099-1709-4 Langue(s) : français, TAGLIONI François

Sur le globe, l'océan Indien, longtemps dénommé Mer des Indes ou océan Oriental, est un espace impressionnant (75 millions de km2) où se retrouvent nombre d'îles et de pays bordiers. De l'Afrique à l'Australie, de la péninsule arabique à l'océan austral, les terres et les sociétés indocéaniques constituent les objets d'études de la collection qui débute avec ce premier livre.

Depuis plusieurs années, les historiens deu Centre de Recherches sur les Sociétés de l'océan Indien (CRESOI) et les géographes du Centre de Recherches en Géographie de l'Université de La Réunion (CREGUR), réunis au sein de l'équipe de recherches "Océan Indien - Espaces et Sociétés", ont fait de l'océan Indien le coeur de leurs travaux universitaires. Ils valorisent, avec ce présent ouvrage, une série d'études provenant du "Grand Séminaire de l'océan Indien", tenu en octobre 2009 à l'Université de La Réunion.

Différents territoires ont été visités : La Réunion et Maurice, bien entendu, mais aussi, Madagascar, les Comores, le Mozambique, l'Afrique du Sud, l'Inde... Les approches et les analyses proposées s'organisent autour de plusieurs thématiques : patrimoine, identité, tourisme, urbanisation, risque, énergie, histoire, politique, colonisation, décolonisation, sociétés, environnement, cultures, territoire, intégration régionale.

Les îles et pays bordiers de l'océan Indien montrent des niveaux de développement, des économies, des populations, des organisations politiques, des conditions physiques dissemblables. Ces différences qui tiennent à de multiples facteurs se déclinent surtout en termes d'inégalités : dans le revenu par habitant, dans les ressources, dans l'espérance de vie, dans l'accès au savoir et aux soins, dans l'aménagement et le développement des territoires, dans l'aide au développement, dans l'insertion mondiale. Ces disparités s'inscrivent dans l'espace géographique à différentes échelles. L'objectif de cet ouvrage (issu d'un colloque international) est de les lire à l'intérieur des trois cercles formés par La Réunion, les pays de la COI, les autres îles et pays bordiers de l'océan Indien, à partir de sensibilités disciplinaires différentes.

Jean-Michel JAUZE et Jean-Louis GUÉBOURG
Paris : L'Harmattan, Université de La Réunion, 2005. 422 p., format 16 x 24 ISBN : 2-7475-9109-3

Publications individuelles de chercheurs

Le géographe a pour première démarche l’observation : la vue est son premier outil pour décrire d’abord, expliquer ensuite. Beaucoup de personnes, non formées à cette attention sensuelle particulière, passent à côté de bien des richesses environnementales qui resteront à jamais obscures ou insoupçonnées. L’exemple des paysages de l’île de La Réunion est significatif d’une ignorance très partagée entre natifs de l’île et gens du voyage. Beaucoup parlent de la beauté des sites, du littoral et de l’intérieur ; peu la goûtent totalement. Le but de cet ouvrage est donc de traduire, de dévoiler, de révéler (au sens photographique du terme !) aux lecteurs les principaux paysages liés aux reliefs, qu’ils soient d’origine structurale ou qu’ils soient les résultats de l’érosion, ainsi que les paysages qui se comprennent par les diversités de parure végétale.

René ROBERT
Saint-Denis : Université de La Réunion, GESOI, Octobre 1996. 130 p., format 15 x 21

En l’espace d’une cinquantaine d’années, La Réunion a totalement changé de visage. Les paysages ont notamment été bouleversés par une urbanisation dont la rapidité étonne, déconcerte, interpelle, en tout cas, ne laisse personne indifférent, aussi bien l’homme de la rue qui a perdu ses repères que l’aménageur qui tente d’en proposer de nouveaux. En dépit de leur jeunesse, les villes réunionnaises sont des lieux privilégiés de mémoire, à la fois livres d’histoire et produits de l’évolution d’une société richement métissée qui cherche à promouvoir sa créolité. Celle-ci s’exprime-t-elle à travers les constructions urbai- nes ? Filles d’une histoire politique particulière, ces villes se démarquent-elles de leurs sœurs métropolitaines ? Ces interrogations conduisent à la question fondamentale du patrimoine, que cet ouvrage examine, à travers une de ses facettes, l’héritage architectural urbain.

Jean-Michel JAUZE
Paris : L'Harmattan, Université de La Réunion, 2000. 304 p., format 16 x 24 ISBN : 2-7384-9853-1

La Réunion a connu une profonde mutation économique accompagnée d'une transformation sociale en l'espace d'un demi-siècle. La vieille agriculture de plantation laisse place à une économie moderne urbaine, consommatrice d'eau, de type pseudo-industrielle et dominée par les activités de services. Le périmètre irrigué devient un nouvel espace rural qui s'organise avec de nouvelles productions, de nouvelles structures et de nouvelles fonctions pour faire face aux nouveau enjeux démographiques, économiques et sociaux de l'île.


Auteur : Gislain SOUBADOU

Iles vides comme les îles éparses du canal de Mozambique, territoire stratégique tel Diego Garcia, archipels du passé comme Lamu ou Zanzibar, île toujours inconnue comme Socotra, espaces insulaires touristiques comme les Seychelles ou les Maldives, lieux protégés par des Etats puissants comme Cocos ou La Réunion, île-Etat comme Maurice pétrie d'ambitions et d'espoirs, tels sont les archipels et petites îles de l'océan Indien.
Les îles plus septentrionales ont été occupées depuis très longtemps (Socotra, Mentawel) par les rive- rains notamment les îles indiennes des Lakshadweep qui recèlent des traces de civilisation bouddhiste. Certaines, comme Zanzibar, les Comores, Nosy Bé ont cristallisé les marges méridionales de la poussée musulmane après l'hégire.
Les Portugais ont découvert et nommé les îles de « plein océan » (Mascareignes), avant de construire
sur certaines d'entre elles (Socotra) une éphémère route commerciale des Indes. La rivalité franco- anglaise au xVIIIe siècle a cantonné la France sur les îles du Sud-Ouest (Réunion, Mayotte, Comores), alors que la Grande-Bretagne, dominant la majorité des îles, n'a conservé à ce jour que Diego Garcia louée aux Etats-Unis en qualité de base militaire...

Jean-Louis GUÉBOURG
Paris : Karthala, Université de La Réunion, 2006. 528 p., format 16 x 24 ISBN : 2-84586-823-5

A l'instar de M. Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, le Réunionnais est devenu citadin sans s'en rendre compte. L'urbanisation déclenchée dans l'île à partir de 1946, date de la départementalisation, s'impose comme le phénomène majeur de cette fin du xxe siècle. Toutefois celle-ci présente des niveaux différents d'une région à l'autre. Ainsi dans l'Est — Nord-Est, espace d'économie sucrière traditionnelle, la structure de grande plantation, qui s'effrite à l'heure actuelle, a fonctionné pendant longtemps comme un frein à l'égard du mouvement. L'urbanisation au sein de cette région profondément rurale revêt un caractère doublement intéressant. D'une part, elle y a occasionné des transformations aussi bien humai- nes que paysagères extrêmement rapides, à tel point qu'il n'est sans doute pas exagéré de parler, dans certains cas, de véritable mutation. D'autre part, elle présente une dynamique particulière qui passe à la fois par la croissance des centres urbains stricto sensu et par un épanchement de la ville sur les espaces ruraux.

Jean-Michel JAUZE
Paris : L'Harmattan, Université de La Réunion, 1997. 400 p., format 16 x 24 ISBN : 2-7384-5044-X

Rodrigues est une île qui mérite que l’on parle d’elle. Longtemps ignoré des hommes, resté à l’écart des grands courants d’échanges dans l’océan Indien, relégué, à une époque, au rôle de « Cendrillon » de l’île Maurice à laquelle il est rattaché administrativement, ce minuscule caillou aspire désormais à la reconnaissance de sa place dans l’archipel des Mascareignes. Son isolement jusqu’à une période toute récente, l’histoire de son peuplement, ses conditions naturelles, ont conduit ce microcosme insulaire à développer sur son territoire une stratégie de mise en valeur qui a produit une société et une écono- mie particulières, fondamentalement différentes de celles de La Réunion et de l’île Maurice, ses deux sœurs des Mascareignes.

Jean-Michel JAUZE
Paris : L'Harmattan, Université de La Réunion, 1998. 272 p., format 16 x 24 ISBN : 2-7384-7020-3

La délinquance à La Réunion Approche géographique d’une situation dans un espace insulaire

La délinquance est devenue un problème de société qui préoccupe de plus en plus les populations, et celle de La Réunion en particulier. Certes, dans sa contribution, le géographe doit rester humble et modeste car il ne peut apporter de réponse à toutes les questions. Il joindra sa réflexion à celle des autres chercheurs comme les juristes, les criminologues, les sociologues, les médecins. Mais dans cette chaîne de spécialistes, la réflexion du géographe doit être l’une des premières afin de baliser le chemin, d’inventorier les différentes formes que prend le phénomène, de les caractériser à travers l’élaboration de typologies. C’est dans cet esprit et dans cette logique que s’inscrit cette réflexion. La première partie de la recherche analyse les structures d’ensemble de la criminalité-délinquance et les disparités qu’elle engendre en 1990, pour déboucher sur une régionalisation des phénomènes de déviance.
Ensuite, sont examinées les dynamiques de la délinquance, les infractions en régression, celles qui progressent entre 1990 et 1995. Enfin, l’étude se propose de rechercher les variables explicatives et d’élaborer une modélisation de la délinquance par une analyse des corrélations multiples entre les déviances d’une part et les variables économiques d’autre part.

Bernard REMY
Paris : L'Harmattan, Université de La Réunion, 2000. 272 p., format 16 x 24 ISBN : 2-7384-8861-7